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Le Rap serait "fauteurs de trouble" nous on adore et on le fait savoir Aujourd’hui La Rumeur.

samedi 26 novembre 2005, par Solibô

Parce que les paroles de leurs chansons ont été et sont plus que jamais d’actualité, les groupes de rap font l’objet d’attaques pour les faire taire.

Indigenes37 a décidé d’afficher sa solidarité avec les rappeurs et de faire la promotion de leur musique.

Aujourd’hui, bienvenue à "La Rumeur".



La Rumeur

A les écouter tous (2002)


RealAudio - 53 octets

Cliquez pour écouter un extrait de la chanson.


[Spécial Homicide]

J’ai fait l’inventaire de mon aventure, en déduis qu’ici c’est se taire derrière leurs devantures.
J’ai fait le tour de la question et les questions me tournent autour.
Chez des tarés, un parcours d’embrouilles à 10 000 lieues du soleil, des tartares et des pourtours.
Et pourtant, par terre, autant d’entraves, trop peu d’entraide et, entre temps, la plupart des nôtres qui s’entretuent.
Mon constat est béant et aberrant, jeunes bandits apeurés, les yeux sous bandeau, prêts à pleurer.
A les écouter, on est tous du mauvais côté, du mauvais quota, "persona non grata" venus juste pour les gratter.
Ingrats, aigris et ratés, tas de re-nois et de ratons, immigrés à dénigrer et à mater sous le bâton.
Un baptême d’hématomes ayant pour thème amertume, blessures intimes et chrysanthèmes.
Deux êtres, un titre, deuxième chapitre, Spécial Homicide, docteurs en lettres endoctrinant par litres.

[Sheryo]

J’accumule les frustrations, le stress et les sales pulsions à chaque pulsation, dans toutes les situations.
Je suis le coupable idéal, le suspect usuel, dans mon monde la répression n’a rien de virtuel.
On m’a demandé d’oublier qu’il y avait des champs de came à Paname mais je suis blessé dans mon ego et séquestré dans le ghetto.
Considéré comme un apprenti-terroriste ou un délinquant récidiviste par les journalistes.
A écouter des brêles, mes séquelles seraient irrémédiables et je ferai mieux de venir avec eux et les feu-keus prier le diable.
Les gars comme moi marchent avec des piles de cyanure et kiffent quand les racailles aussi commettent des bavures.
Foutre la merde dans un monde où les rapaces portent des costards et où les pauvres connes peuvent devenir des pop stars.
Je suis un cauchemar qui se propage comme une rumeur avec des textes qui font "reup" parce qu’ils parlent au peuple.

[Le Téléphone Arabe]

En grand un, retiens bien, c’est le Téléphone Arabe, et en putain de grand deux, je maîtrise chacune des mes syllabes.
Ma perfection provient d’un complexe, c’est sûr, faut croire que leur bavardages m’ont eu à l’usure.
Donc je les en remercie, même si c’est leur sale haleine française malodorante que je fuis, celle de générations nourries à la chair de truie, celle qui suit le bon vieux vent écorcheur d’ici, même en territoire ennemi.
A les écouter tous, ou à vouloir les ignorer, à les entendre tous, leurs pensées atteignent n’importe quel abruti, donc un être sans tourment qui n’est pas chez lui, ne vaut pas plus pour moi que l’un de ces stupides "gaolis".
Ce que t’appelles exotisme, je l’appelle terrorisme, parce que ce foutu couplet que t’ingurgites comme un délice, c’est la merde la plus emmerdante et j’insiste.

[Philippe]

Soit je rase les pelouses de leurs parterres, ou alors je dégage par charter, moi et mon sale caractère.
Paraît que je verse pas de larmes incolores quand c’est gore, et qu’on arbore un étendard à la tête de mort.
L’artillerie lourde est dans le coffre pour qu’on nous suspecte jusque dans nos strophes.
A les écouter tous, y’aurait de la haine dans nos chromosomes, si tu veux pas en être témoin, faut pas traîner dans notre zone.

[Mourad]

A les écouter tous, je devrais offrir ma fierté en pâture, être côté en bourse, augmenter la chair sur mon ossature.
Là où le mensonge règne, les grands pontes s’activent autour des machines à rêve.
Les moutons font plus que de la laine, bêlent dans la cour, prennent de la graisse au corps pour passer au four.
Trop sourds pour percevoir la hache sur l’affûtoir, l’issue est simple, la fausse commune ou l’abattoir.

[Ekoué]

A les écouter tous, quand l’africain sort de sa brousse, soit il est plein de rancune, soit il en branle pas une.
Les "bwoys" poussent la parano jusqu’à extraire de l’anthrax dans ce morceau.
La double peine dort au coin de ma rue alors qu’un faux passeport coûte la peau du cul.
J’épouse cette funeste époque les yeux ouverts et garantis sur facture mes fournitures de guerre.

[Hamé]

A les écouter tous, des gravats remuent dans nos estomacs, ceux d’une sale race de rats qu’on cultive en espace clos.
Ça fourmille, ça grouille et ça pille jusqu’aux entrailles de leur mère.
Qu’on nous donne une vache à traire et on lui refile la peste, espèce de tache crasse, vicieuse et perfide ! Nos spermatozoïdes auraient frayé un chemin, au cœur de leurs campagnes, aux confins des vagins des leurs filles et de leurs compagnes.


La Rumeur

La Rumeur

L’ombre sur la mesure (2002)


RealAudio - 55 octets

Cliquez pour écouter un extrait de la chanson.


[Ekoué]

Je suis l’ombre sur la mesure, le violent poison à l’écart de tout soupçons.
Dans ce sombre récit, dont personne se méfiera, il s’agira de sang sur les murs au crépuscule d’une bavure, je murmurais la haine enclavée dans les ZUP en région parisienne.
L’amour comme rempart à la dérive, au registre de ces âmes charitables, plutôt naïves, se perd, donne à ma palabre son caractère.
Sourire kabyle dans les artères de ma ville, voilà à quoi l’instinct de malfaiteurs, ma foi, se familiarisera.
Aux effusions sanguines d’une trop commune routine. La rue se massacre sous le ciel des damnés ; n’importe quel trou du cul aujourd’hui est armé.
Hier encore, l’ombre d’un regard de travers sur le pavé se dissipait dans un silence de mort.
Le crime, désormais, a la parole trop facile, crois-moi, pour qu’on en rigole de joie sous ces lampadaires qui éclairent la misère.
Et si j’exagère, l’obscurité la plus dense n’est jamais loin de la lumière la plus vive, nourrit ses rumeurs de peur et de paranoïa à des heures tardives, sous le tranchant de la lame d’un cran d’arrêt, à vos risques et périls, derrière les guirlandes d’acier d’une maison d’arrêt ou sur un disque vinyle.


Refrain

Considère moi comme une bombe dont tu as allumé la mèche, et qui égrène les secondes d’une saison blanche et sèche.


[Hamé]

Je suis l’ombre sur la mesure, à la pointe d’une écriture, l’ombre de ces murs aux milles blessures que des bouches murmurent, entre deux rondes furibondes du bleu criard ou blafard d’un gyrophare.
Je tisse ma toile noire sur des cœurs hagards, et je traîne mes guêtres sous les fenêtres de ces ruelles qui ont le lèpre, au carrefour de la cour des miracles en débâcles, sous les arcades malades où crissent les voix croisées de la faim et du vice.
Je suis l’ombre cerclée de grilles rouillées, verrouillées sur une aire où rien ne brille, où les corps se compriment, où le vue décline et où les brigadiers fulminent.
Regarde ces silhouettes grises dont les rêves gisent sur le pavé couvert de pisse, elles poussent toutes la même porte en crachant sur le trottoir de leurs illusions mortes.
Nous n’avons à perdre que nos pensées ternes, te diront-elles avec le feu dans les yeux de ceux qui sont prêts à tenter la diable pourvu qu’il garnisse leurs tables, et conjure la misère, le fer et la pierre qui les enserrent.
Je suis l’hombre sur la mesure et je sature dans les graves de cette basse qui monte d’une cave, parmi la crasse et l’éther, d’une trop vieille poudrière.


Refrain


La Rumeur



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