A l’heure où la direction de l’UFAL, fidèle à sa stratégie du "morpionnage" tente de s’accrocher comme elle peut dans la campagne pour des candidatures unitaires d’une gauche antilibérale nous ne pouvons que nous féliciter qu’une des formations politiques engagées dans ce processus que nous suivons avec attention exprime nettement les distances qu’elle prend avec les orientations racistes de la direction de l’UFAL
La rédaction du site Indig(è)nes de la République 37
Pas d’alternative crédible sans lutte antiraciste conséquente
Le rassemblement des forces antilibérales est la condition d’une alternative à gauche ; ce rassemblement ne peut toutefois se faire que pour en finir avec la domination sur la vie politique et sociale de la droite, mais aussi construire une société plus juste, plus fraternelle, dépasser les structures sociales entraînant chômage, précarité et misère, mettre fin aux discriminations de toutes sortes, aux barrières qui tendent en permanence à opposer les unes aux autres des communautés artificiellement désignées comme irréconciliables. Ce véritable changement suppose que l’on refuse la guerre des civilisations comme modèle social.
Or, force est de constater que parmi les mouvements qui se réclament de l’antilibéralisme, certains s’arc-boutent sur un tel modèle, et cherchent à entraîner la gauche dans différentes variantes du nationalisme, du souverainisme, ou d’une affirmation culturelle uniformisée autour des schémas dominants, au détriment des migrants ou des français d’origine extra-européenne récente.
Tel est en particulier le cas de la direction de l’Union des familles laïques (UFAL). Celle-ci, au nom d’une conception réactionnaire et étriquée le la laïcité, devenue synonyme d’exclusion et d’intolérance, se signale depuis plusieurs années par un discours proprement raciste. Au nom d’une lutte contre un « islamisme »plus ou moins fantasmatique, elle stigmatise les populations des banlieues, procédant à des amalgames qui n’ont rien à envier à ceux d’un Philippe de Villiers. Elle se répand en attaques totalement injustifiées contre des secteurs entiers de l’altermondialisme, de l’antiracisme et des organisations de défense des droits de l’homme. Parmi ses cibles favorites, on peut citer pèle-mêle Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, Mouloud Aounit, président du MRAP, Patrick Braouezec, député de Saint-Denis, Alain Gresh, journaliste au Monde Diplomatique, ,tous qualifiés d’alliés du « totalitarisme islamiste » parce qu’ils se refusent de confondre dans une même réprobation l’immense majorité des personnes de culture musulmane avec les petites minorités d’activistes de réclamant de l’Islam dans un sens régressif.
C’est ainsi que cette organisation a cru devoir dénoncer, comme inspirateurs du grand mouvement de révoltes des banlieues de novembre 2005 les « caïds de l’Islam politique » - alors même que la seule intervention officielle de mouvement se réclamant de l’Islam dans ces révoltes aura été une fatwa de l’UOIF venant porter secours à Nicolas Sarkozy en condamnant ces révoltes. Ses dérives ont conduit à son exclusion du réseau « Éducation sans frontières », dont la vocation est de protéger de l’expulsion les élèves sans-papiers.
Alternative Citoyenne en Île de France tient à se démarquer totalement de cette organisation, quelles que soient les positions qu’elle peut prendre par ailleurs (par exemple sur les questions économiques).
Ce n’est pas en méprisant, même sous le manteau d’une prétendue lutte contre l’intégrisme religieux, les populations des quartiers populaires que l’on pourra rassembler dans une dynamique victorieuse, ouvrant à des changements radicaux dans la vie quotidienne, les forces vives du pays.
Alternative Citoyenne Paris le 29 MAI 2006
Site de l’Alternative Citoyenne 92 - http://www.alternative-citoyenne92.org
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